L’eglise de maison de la Belle Porte : la génèse du projet

Il y a quelques semaines j’ai créé un blog à partir d’un titre « l’Eglise Vraiment, l’Eglise Simplement » reçu en pleine nuit dans une période d’insomnie où je faisais le point sur ma vie chrétienne. Comme mon épouse et mes deux filles encore à la maison, je suis en rupture de bancs depuis cinq mois maintenant. Deux expériences de vie d’églises se sont soldées par des échecs. Ma famille et moi avons dans un premier temps pensé « si c’est ça l’église autant nous arrêter là ».
Telle n’était pas apparemment la volonté du Seigneur qui m’a clairement envoyé le message suivant « je n’en ai pas fini avec toi »cela m’a permis de relever la tête.
J’ai replongé dans la Parole afin d’y puiser cette eau fraiche que le Seigneur veut nous donner. Je voulais retrouver du sens. Je prends le temps parallèlement pour faire un check up spirituel. Ce n’est pas tous les jours facile mais je ne peux y échapper. Se mettre à nu sous les yeux du Seigneur est un passage obligé.
Au cours de mes méditations , le seigneur m’a guidé sur le passage suivant situé au chapitre 3 du livre des actes qui raconte la rencontre entre Pierre, Jean et un boiteux de naissance devant une porte du temple. Actes 3:1-8 « Pierre et Jean montaient ensemble au temple, à l’heure de la prière : c’était la neuvième heure. Il y avait un homme boiteux de naissance, qu’on portait et qu’on plaçait tous les jours à la porte du temple appelée la Belle, pour qu’il demandât l’aumône à ceux qui entraient dans le temple. Cet homme, voyant Pierre et Jean qui allaient y entrer, leur demanda l’aumône.
Pierre, de même que Jean, fixa les yeux sur lui, et dit : Regarde-nous. Et il les regardait attentivement, s’attendant à recevoir d’eux quelque chose. Alors Pierre lui dit : Je n’ai ni argent, ni or ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ de Nazareth, lève-toi et marche. Et le prenant par la main droite, il le fit lever. Au même instant, ses pieds et ses chevilles devinrent fermes ; d’un saut il fut debout, et il se mit à marcher. Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant, et louant Dieu » Quelques jours plus tard, Le mot « LEVES » revenait avec insistance dans mon esprit avec un renvoi au verset actes 3.6 : » Alors Pierre lui dit: Je n’ai ni argent, ni or; mais ce que j’ai, je te le donne: au nom de Jésus Christ de Nazareth, lève-toi et marche. ». L’orthographe du mot « Lèves » censé fait lien avec mot lève du verset me posait question jusqu’au ce que je comprenne qu’il était la contraction du titre de mon blog L’Eglise Vraiment (l’) Eglise Simplement.
Durant quelques semaines, à partir des éléments reçus, j’ai pu durant mes temps de retraite dans le lieu secret, creuser ma réflexion .celle-ci s’est porté plus particulièrement sur ‘lèves’ toi en tant que mot d’ordre biblique (1) sur « lèves toi» une main tendue pour les Ames perdues et les cœurs blessés (2) ce qui m’a aussi amené toujours guidé par le Seigneur à revisiter ma vision d’église, à m’intéresser plus particulièrement à l’Eglise de Maison et à établir une fiche de route pour les temps qui viennent (3) cette fiche sera la base de mon engagement personnel

1.Lèves toi : un mot d’ordre biblique

L’expression « lève-toi » est employée 118 fois dans la Bible. Au fils de l’histoire (A) Dieu l’a utilisée pour donner des ordres à divers personnages qui se sont montrés par leur entière obéissance de réels combattants de la foi, de vaillants héros. Pour chacun d’entre nous, chrétiens du 21ème siècle, « lèves toi » est un mot d’ordre qui est pleinement d’actualité (B)
A. Au fil de l’histoire
Cela commence avec celui qui s’appelle encore abram « Lève-toi, parcours le pays dans sa longueur et dans sa largeur ; car je te le donnerai » Genèse 13:17 Ça continue avec agar  « Lève-toi, prends l’enfant, saisis-le de ta main ; car je ferai de lui une grande nation. » Genèse 19:15,
Cela se poursuit avec Josué L’Éternel lui dit : Ne crains point, et ne t’effraie point ! Prends avec toi tous les gens de guerre, lève-toi,monte contre Aï. Vois, je livre entre tes mains le roi d’Aï et son peuple, sa ville et son pays.
Nous n’oublierons pas de citer Gédéon « L’Éternel dit à Gédéon pendant la nuit : Lève-toi, descends au camp,  car je l’ai livré entre tes mains « Juges 7:9
Sans oublier David qui consulta encore l’Éternel. Et l’Éternel lui répondit :Lève-toi, descends à Keïla,car je livre les Philistins entre tes mains 1Samuel 23:4. Nous pourrions citer d’autres exemples, la Bible en regorge.
Nous voyons, à travers ces exemples suivants, que le commandement est toujours à double détente  et fréquemment assorti d’une promesse de bénéfice.
B. Un mot d’ordre pour aujourd’hui
Avant d’aller rejoindre le Père, Jésus nous a laissé un grand mandat à accomplir « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28.19-20)
Aujourd’hui encore Le seigneur nous appelle à nous lever afin de le faire. Les temps s’accélèrent .Nous ne pouvons rester dans notre coin en tant que spectateurs. Dieu nous appelle à être acteur. Déchirons nos habits de vaincus, revêtons des vêtements de victoire. Il faudra aussi nous préparer à accueillir et gérer ceux qui frapperont à la porte de l’Eglise. Celle-ci est-elle prête à le faire ? Je ne le pense pas car elle a besoin d’une nouvelle et profonde réforme. Nombreuses sont les assemblées quelques soient les dominations qui se sont babylonisées, sclérosées par un vent puissant d’esprits légalistes Cette réforme ne sera pas l’œuvre de quelques leaders auto proclamés mais l’œuvre de disciples soldats du Christ déterminés à servir Christ jusqu’au bout.

2.Lèves toi : une main tendue vers les âmes perdues et les cœurs brisés….

Dans un premier point nous traiterons de la rencontre entre Pierre, Jean et le boiteux devant la porte du temple(A) puis nous tirerons des éléments de réflexion pour notre action aujourd’hui (B)
A. Nécessaire hier
Dressons le tableau de la situation. Pierre et Jean montent au temple pour la prière de 15h comme tous les jours. Un boiteux de naissance est placé devant la porte du temple appelée Belle pour demander l’aumône à ceux qui rentraient (Il est important de noter que le nom de cette porte est en grec « horaios », c’est-à-dire « qui vient à son heure, qui arrive au moment favorable, le hasard n’existe pas). Nous pouvons supposer qu’il devait recevoir beaucoup d’espèces sonnantes et trébuchantes puisqu’il toujours était présent L’estropié n’avait pas le droit de franchir la porte car selon la loi de Moïse l’accès au temple était interdit aux infirmes. De ce fait, cet homme subissait une triple exclusion ; une exclusion physique, sociale et spirituelle.
Alors que la plupart des personnes qui donnaient devaient glisser leur pièce dans la petite boite sur le sol machinalement sans s’arrêter en ignorant le handicapé, Pierre et Jean vont stopper leur marche s’en approcher et le fixer du regard. Je ne sais pas si vous donnez aux personnes qui font la manche dans la rue, moi cela m’arrive. Je l’ai fait avant ma conversion, je le fais depuis (je devrais surement le faire plus souvent) .Une chose à changer : le focus s’est déplacée de la pièce jetée dans la petite boite à la personne qui est assise là. C’est elle qui est devenue le personnage le plus important de la scène.
C’est ce qui se passe ici dans notre histoire .En demandant au mendiant de les regarder, Pierre et Jean lui montrent qu’ils veulent établir un lien. Une relation n’a de chance de se poursuivre que si elle commence par un regard. Combien d’échanges avortent ou sont bâclés faute de cela. ?. Le mendiant ne va pas se défiler, le ton de la voix, la douceur des regards l’ont certainement incité à accepter l’invitation à l’échange. Il est certain de recevoir quelque chose (il n’est pas parlé d’argent) il l’attend.
Maintenant, tournons-nous du coté de Pierre. Il n’a ni or ni argent, ça démarre mal pour le pauvre boiteux (à sa place, certains auraient pensé peut être même à voix haute « mais alors qu’est-ce que tu fais là ? ») cela se poursuit bizarrement « ce que j’ai je te le donne » la question qui vient immédiatement à l’esprit de tout à chacun est « qu’est-ce que tu vas me donner ? ».Le boiteux ne demande rien, il laisse l’apôtre poursuivre. Guidé par l’amour, Pierre va faire le don de ce qu’il possède : la foi en Christ qui le pousse à dire « lève-toi et marche » avec la certitude d’être exaucé. Pierre a une vision juste et saine de la personne en face de lui. Il l’a voit avec un avenir et une espérance (Jérémie 29.11) En demandant au paralysé de se lever, Pierre veut l’aider à retrouver sa dignité. « Ta vie n’est pas finie, tu ne vas pas rester dans cet état. Mets-toi debout !! Marche, bouge-toi. »
Avec Jean, il ne va pas en rester là. Il va accompagner sa parole d’un geste en le prenant par la main et l’aider à se mettre debout. Cela a suffi au boiteux pour trouver de l’assurance, tenir sur ses deux jambes, se déplacer et devenir digne pour la première fois de sa vie surement d’entrer dans le temple .Quel exemple d’intégration Quel encouragement !!!
B. Capitale pour aujourd’hui
Ce passage des écritures me parle pour ma vie d’aujourd’hui Il est évident que comme Pierre nous avons tous quelque chose à donner : ne serait-ce qu’un regard, un sourire, une écoute, de la considération voire du temps, du matériel, de l’argent et beaucoup d’autres choses encore. On peut donner pas du tout, un peu, beaucoup on peut aussi donner passionnément, à la folie (que j’assimile à l’amour puissant pour Dieu) comme on effleure la pâquerette ou la marguerite.
De nombreuses personnes autour de nous, dans le monde comme dans l’Eglise n’attendent qu’une étincelle provoquée par des encouragements, une main tendue, une présence affectueuse pour se redresser. « N’ai pas peur ! Affronte tes peurs, tes angoisses qui te paralysent, écoute moi, prends ma main » Je suis effaré d’entendre des chrétiens, tenir trop souvent des propos consternants, assimilant d’un regard hautain les personnes en détresse à des assistés, des gens qui se complaisent dans leurs situations. Je sais qu’il existe des profiteurs mais pour autant devons-nous globaliser.
Soyons clairs, s’engager dans l’entraide est une très bonne chose. Le détail qui fait la différence est notre motivation.
Il ne s’agit pas faire sa B.A comme on dit chez les scouts  » ou « pour se faire voir » à la mode des pharisiens, de faire parce que je dois .Dans ce cas l’engagement ne dure pas. Très vite, la flamme s’éteint et on se retrouve avec un fardeau sur les épaules. L’ennui est qu’en face de nous il y a un être et non un objet.
Sans amour notre action n’aura aucun sens. Notre référence doit être Jésus Christ. Dans les évangiles, il nous est dit 11 fois qu’il était ému de compassion. Je l’imagine au bord des larmes. Puissions-nous en être remplis dans nos relations avec les plus faibles.

 

 

 

 

 

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